Un nouvel air à Paris?

Publié le par Karine SOUVANHEUANE

Paris 

 

De grandes améliorations depuis 10 ans.

Paris et ses 2 millions de résidents, plusieurs millions de visiteurs et 28 millions de déplacements par jour doit, comme les autres grandes agglomérations, faire face à des enjeux sanitaires importants liés à la pollution de l'air.

Mis en place en 2003, Prev'air, système de cartographie et de prévision de la qualité de l'air, a observé une nette amélioration de l'air parisien sur cette dernière décennie : baisse des quantités d'oxydes d'azote, de dyoxides d'azote, des émissions de gaz à effet de serre et même quasi-disparition du dioxyde de soufre, du benzène et du plomb. Ces progrès ont été possibles grâce à la combinaison de l'amélioration des carburants et des moteurs, mais également à la réduction d'environ 25% du trafic automobile. Ce-dernier est notamment dû à un réaménagement d'une partie de la capitale en faveur des piétons et des modes de transports alternatifs.  

 

Paris, une ville "plus saine, plus sûre et moins bryante".

Telles sont les intentions annoncées par Bertrand DELANOË, Maire de Paris, lors du Conseil de Paris, le 12 Novembre dernier. 

Pour cela, quelques mesures phares devraient être appliquées d'ici Septembre 2014.

 

Interdiction des véhicules les plus polluants...
Trois types de véhicules anciens seront interdits dans les ZAPA (Zones d'Actions Prioritaires pour l'Air) :

_ les voitures et utilitaires de plus de 17 ans ;

_ les poids lourds de plus de 18 ans ;

_ les motos de plus de 10 ans.

 

Rappelons que le dispositif ZAPA avait été mis en place en 2010 pour une durée de 3 ans, afin de faire face à la menace d'une amende par la Commission Européenne pour non-respect du seuil de pollution. Toutefois, pour plus d'efficacité, la zone concernée devrait étendue jusqu'à l'A86 et des contrôles du respect des interdictions pourraient être effectués. La réintroduction des ZAPA devraient être la première étape et commencer dès mi-2013.

 

Pour limiter au maximum, et à terme, supprimer entièrement la circulation de poids lourds dans Paris et sur le périphérique, une éco-taxe pourrait être instaurée.

Un péage des autoroutes pourrait également voir le jour.

 

... et développement des véhicules plus propres

Le développement des véhicules hybrides et électriques y est également préconisé mais étant donné leurs limites actuelles (voir le rapport du Centre d'Analyse Stratégique, La voiture de demain : carburant et électricité), la location d'Autolib' pour les déplacements ponctuels semble être une alternative plus réaliste.

En parallèle, l'amélioration et le développement constant des transports en commun, aussi bien en termes de desserte que d'efficacité. Le transport de marchandises dans Paris devrait également changer grâceau fret ferroviaire, fluvial ou encore par le tram, comme il a été expérimenté fin 2011 sur la ligne T3.

 

Réduction progressive du diesel

En France, environ 60% des véhicules roulent actuellement au diesel. L'interdiction totale de ces véhicules à court terme est évidemment non-envisageable mais une réduction progressive des avantages fiscaux pour l'achat de véhicules diesel et une incitation des constructeurs à développer d'autres types de moteurs devraient voir le jour.

 

Réduction de la vitesse sur le boulevard périphérique...
La vitesse de circulation sur la boulevard périphérique passerait de 80km/h à 70km/h. Rappelons qu'en 1993, la vitesse y était passée de 90 à 80km/h.

 

... et multiplication des zones 30 à Paris
Certains quartiers comme celui de la Goutte d'Or (Paris 18ème) ou l'avenue de Clichy seront désormais limités à 30km/h. Ces zones pourraient être généralisées à proximité des écoles et deséquipements sportifs et culturels.   

 

Accompagner les ménages les plus défavorisés.

Comme dans d'autres domaines, l'application non-discriminante d'une mesure amène à la question de justice sociale. Dans le cadre de l'interdiction de circulation des véhicules les plus anciens, tous les ménages ne pourront pas acquérir un modèle plus récent. Ainsi, des propositions ont été faites pour accompagner certains :

_ abonnement gratuit au Vélib'  ;

_ réintroduction de la prime à la casse.

 

Des mesures qui doivent être validées par l'Etat...

Bien que ces mesures ne s'appliqueront qu'à la capitale et une partie de la banlieue parisienne, c'est au  niveau de l'Etat qu'elles doivent être validées. Par exemple, une instruction par la Préfecture de Police puis un décret du gouvernement est nécessaire pour la réduction de la vitesse.

 

...et acceptées par les automobilistes.

Ces mesures ne font pas l'unanimité, notamment au sein des associations d'automobilistes. L'Automobile Club Association a par exemple publié un communiqué de presse qualifiant le plan du Maire de Paris de "superposition de mesures anti-automobile" et 40 millions d'automobilistes va jusqu'à parler de "chasse aux sorcières".

Des formations à l'éco-conduite et des systèmes de gestion du trafic en temps réel pourraient venir compléter ces mesures, afin d'apporter une perception moins contraignante de la réduction de la pollution.

Publié dans Environnement

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