Un peu de répit pour les automobilistes

Publié le par KARINE SOUVANHEUANE

 

petrole.pngCes derniers mois, le prix spot du pétrole a connu une très forte augmentation, bien qu'il soit resté légérement inférieur au record observé en juillet 2008. Cette hausse du cours du brut s'est naturellement traduite par des prix records des carburants à la pompe. Les prix moyens dans les stations-service sont calculés toutes les semaines par la DGEC (Direction Générale de l'Energie et du Climat) et ont atteint des niveaux jamais observés. Christophe DE MARGERIE, PDG de Total, jugeait qu'une essence a plus de 2€/litre était inévitable et bien que ce soit un cas isolé, le 12 mars dernier, une des stations-sevice de la capitale a effectivement affiché 2,020€ le litre de Super SP95. Cette forte variarion a suscité de nombreuses inquiétudes au sein de la population car à très court terme, l'élasticité prix-demande du pétrole est très faible, du fait de sa faible substituablité. D'après une étude de l'INSEE, l'élasticité prix-demande de long terme irait de -0,6 à -0,9 selon les revenus et le lieu de résidence. Une légère diminution de la demande a cependant été observée grâce à une conduite plus "intelligente", le développement du co-voiturage, l'utilisation total ou partiel des transports en commun pour les déplacements quotidiens,...  

 

Les principales causes seraient :

_ Les tensions géopolitiques dans les pays producteurs comme l'Iran et le Nigeria, qui étaient respectivement les 4ème et 19ème pays producteurs pétroliers en volume, en 2009.

_ L'affaissement de l'euro qui jouerait en défaveur de l'Europe.

_ D'après les associations de consommateurs, une répercussion trop importante de la hausse du prix du baril de brut de la part des compagnies pétrolières. Autrement dit, le manque de concurrence permettrait à ces compagnies d'imposer des prix plus élevés.

 

Ces trois dernières semaines, les automobilistes ont toutefois pu reprendre un peu leur souffle, avec une légére baisse générale du prix des carburants.

 

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Sur quels leviers les autorités publiques peuvent-elles jouer pour petrole3aider les consommateurs à faire face à des hausses de prix trop importantes?

_ Etant donné que les diverses taxes représentent près de 60% du prix total du carburant en France, il est possible d'en réduire le poids pour "geler" les prix. La TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) flottante a été instaurée en 2000 et 2002 par le Gouvernement JOSPIN pour faire face à la flambée du prix du pétrole. François HOLLANDE avait envisagé cette solution alors qu'elle a été jugée trop coûteuse par Nicolas SARKOZY. Il a été estimé qu'une réduction de 2 centimes par litre aurait pour conséquence une perte d'un milliard d'euro de recettes pour l'Etat. De plus, d'après Jean-Louis SCHILANSKY, Président de l'UFIP (Union Française des Industries Pétrolières), cette réponse n'est que de court-terme car elle ne résout pas les problèmes liés au marchés-mêmes.

_ Le recours aux stocks stratégiques est une autre possibilité. En effet, les pays disposent d'un stock de pétrole dans lequel ils peuvent puiser en cas de défaut d'approvisionnement ou de risques majeurs. De même qu'une action sur la TIPP, l'utilisation de ces stocks n'est que provisoire.

 

Le plus efficace serait sans doute donc de résoudre les causes mêmes de cette hausse des prix. Or, quand on s'intéresse plus en détail à la formation des prix du pétrole et de ses dérivés, on se rend compte de sa complexité et on peut douter de la pertinence des markers utilisés actuellement. Peut-être est-ce donc la fixation des prix sur toute la chaîne pétrolière qui doit être revue.

 

Publié dans Pétrole

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